Comme au théâtre, le off, dans l’édition, c’est le hors programme, le hors circuit, l’imprévu, la surprise, l’ouvrage non attendu mais que l’on va retenir, lire et donner envie de découvrir.
Ce sont aussi tous les genres sans retenue : de la littérature, française ou étrangère, des récits, des documents, de l’économie, de l’histoire, de la géopolitique, des romans policiers, des romans graphiques, de la BD, etc.
Et très important encore : des nouveautés, de nouvelles éditions voire des livres anciens…
Tout un programme mais différent, forcément différent…
Une histoire familiale, des archives à explorer, un fils qui travaille avec un père tyrannique qui, lui, a été privé du sien assassiné pendant la guerre d'Algérie quand il était enfant, voilà le prétexte de ce premier roman. La trame se fait plus complexe lorsque le petit fils part à la recherche de la vérité sur la mort de son grand-père et en mesure les conséquences sur la psyché familiale. Si les traumatismes passent d'une génération à l'autre. l'auteur n'explore pas seulement les ressorts psychologiques de ce drame. Il raconte aussi un conflit qui a déchiré - et déchire encore - deux pays. Un livre à double entrée. La grande et la petite histoire.
Kamel Bencheikh est un écrivain Algérien. Poète, romancier, chroniqueur dans divers journaux, opposant au régime, interdit de séjour dans son pays, il vit à Paris. Ami de Boualem Sansal, il fait partie de son comité de soutien. Il était présent en avril dernier à la Journée du livre politIque avec son dernier livre paru en novembre 2024 qui dénonce la montée en puissance de l'islamisme dans notre pays et détaille la stratégie mortifère des Frères musulmans, une organisation née dans les années 1930 en Egypte. Fort de ce qu'il a vécu dans son pays, il déplore la cécité dont nous faisons preuve en Europe. Aveuglement pour certains, cynisme politique pour d'autres ? Ici le débat prend de l'ampleur. Un livre à lire donc.
Nous sommes en 2022 en Russie, quelques mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Vladimir Roumiantsev, un ouvrier chauffagiste, monte une radio pirate pour diffuser des reportages sur cette guerre. L'auteur le découvre après que lui même ait écrit un roman, Radio Martyn, racontant une lutte politique clandestine via une radio. Il prend contact avec ce Vladimir arrêté depuis. Et écrit ce nouveau livre, à la fois pour raconter cette histoire et revenir sur toutes les exactions du régime dirigé par l'autre Vladimir. Ce livre, c'est aussi Poutine contre les journalistes, les écrivains, les lanceurs d'alertes, les partisans d'une Russie libre et démocratique.
Ce sont quelques jours de la vie d'Hermann Hesse, entre le 18 et le 26 novembre 1946, au moment où le grand écrivain apprend que le prix Nobel de littérature lui a été décerné, qu'Olivier Jochem a imaginé. Un court roman, 80 pages seulement mais suffisantes, pour évoquer l'oeuvre, la vie, les tourments d'un auteur, allemand de naissance mais devenu citoyen suisse, qui vient régulièrement reposer sa mélancolie dans une maison de repos près de Neuchâtel.
Le nouveau Haut-commissaire au plan, Clément Beaune, nommé le 5 mars dernier pour succéder à François Bayrou ne s'imaginait peut être pas accéder à un poste si prestigieux après n'avoir pas été reconduit comme ministre en février 2024. Cinq mois plus tard, en juillet, après la dissolution, il ne parvenait pas à reconquérir son poste de député de Paris. En moins de dix ans, il avait été conseiller, ministre, élu député. Cette disponibilité forcée a été mise à profit pour écrire un livre. Il ne serait pas le premier. Mais plus qu'un livre de souvenirs, c'est avant tout un ouvrage de réflexion sur l'action politique, un livre de propositions aussi. Clément Beaune, sonné mais toujours debout, veut croire à son avenir au-delà des années Macron. Dans ce premier ouvrage, il se montre souvent censé, généreux et résilient mais d'aucuns diront désespérément de gauche tendance écolo...
Le dernier livre posthume de Frédéric Mitterand décédé en 2024 dans lequel il rend hommage à trois rencontres marquantes dans sa vie : Thierry, l'ami d'enfance disparu trop tôt lorsqu'ils étaient adolescents, Charles Cahier, un grand oncle tué à la guerre en 1917 dans les Balkans, militaire de carrière malgré lui mais surtout poète méconnu, et enfin les deux héros, Andrea et Geronimo, du film éponyme de Franco Rossi, Amis pour la vie (1955), rencontrés au soir de sa vie et de la leur. Un livre bouleversant, sensible et toujours d'une écriture remarquable. Frédéric Mitterand était un grand écrivain, et ses chers disparus, son inspiration.