Une vie choisie
Publié le vendredi 27 avril 2018
Marc Simoncini est né à Marseille en 1963. La cité phocéenne l’a sûrement marqué. Cité populaire, cité du soleil, il en la faconde, et sans conteste l’art de convaincre. C’est à Dijon qu’il se lance définitivement dans le business et les nouvelles technos. L’essor du Minitel, les premières expériences de messagerie… médicale virant très vite au... rose, nous traversons les années 80 à fond de train avant d’être précipités sur les années 2000, l’avènement et l’essor du web, l’attrait des fonds de financement, les bulles spéculatives qui voient la valorisation des entreprises passer de un à dix en un temps record, les débats agitant le microcosme sur la convergence des contenants et des contenus, la marche forcée de Vivendi (sous le règne de Jean-Marie Messier) montée au pinacle de la puissance financière et retombée très vite, les entreprises qui changent de main mais leurs fondateurs qui s’accrochent malgré le roulis et retentent sans cesse l’aventure…
SANS CONCESSION
Même s’il n’entre pas trop dans tous les détails de son aventure, Marc Simoncini raconte le quotidien d’un entrepreneur sans cesse poussé au dos par des forces contraires. Et le miracle est là : il a créé ses entreprises en France, de IFrance à Meetic. Celle-ci est devenue mondiale en rachetant ses homologues en Chine, au Brésil en Angleterre (dans cet ordre) avant de se revendre (très chère) à l’américain Match. Et le chef d’entreprise avisé est resté. Il a réinvesti depuis son argent dans de nouvelles aventures (l’optique en ligne avec Sensee, les vélos de luxe Heroïn). Il a aussi créé un fond, Jaïna capital, pour soutenir de nouvelles startups (ses coups de cœur !), une école des métiers de l’internet (EEMI) avec Xavier Niel (Free) et Jacques-Antoine Granjon. Il continue. Chapeau bas ! Les dernières pages du livre sont beaucoup plus graves. L’homme y parle de sa transformation opérée tout au long d’un parcours plus difficile et douloureux que ce que va retenir la légende. Et puis, il y a tout ce chapitre intitulé « Vous avez deux minutes pour que je vous parle de mon projet ? » (page 201 à 211). Dix pages à lire et partager avec des entrepreneurs. Un résumé sans concession du dernier quinquennat et de son horreur fiscale. Qui s’achève par le récit d’une rencontre dans son bureau avec Michel Sapin, Ministre des finances. L’entrepreneur et le ministre. Edifiant. Ce n’est pas une fable. Mac Simoncini a conclu à sa manière le récit d’une rencontre dans lequel le mot « d’entrepreneur » faisait presque figure de gros mot… A noter encore : les revenus des ventes du livre seront intégralement versés par son auteur à l’Epic foundation qui organise des collectes de dons pour financer des programmes d’aide et d’éducation notamment au profit de démunis.