Au VIIe siècle, la disparition du monde romain serait moins due aux invasions germaniques qu'à l'incursion de l'islam en Méditerranée. Sans Mahomet, Charlemagne n'aurait peut-être jamais été couronné en 800 à Rome. Ce sont moins les barbares venus du nord de l'Europe qui ont mis à mal un empire romain déclinant que les attaques arabes venues de l'autre côté de la Méditerranée et qui ont coupé les échanges jusque-là florissant entre les deux rives. Publié en 1937, deux ans après son décès, la thèse de l'historien belge Henri Pirenne (1862-1935) a bouleversé quelques certitudes et mérite d'être relue même si elle a été nuancée sinon infirmée par de nouvelles disciplines, de nouvelles études depuis.