Sando Ferro a fondé, avec sa femme Sandra Ozzola, à la toute fin des années 70, les Edizioni E/0. Déjà auteur sur sa propre expérience d'éditeur (I ferri dell'editori, 2011), il a récidivé avec L'editore presuntuoso en 2021 et l'ouvrage est sorti traduit chez Gallimard en septembre 2024. Il y a deux façons d'envisager ce récit très dense : outre vous faire découvrir toutes les facettes du métier d'éditeur, il peut soit vous décourager définitivement d'envisager ce métier soit au contraire faire naître chez vous une irrésistible vocation de découvreur de talent. Et dans cette dernière acception, autant le dire, celui qui a publié Elsa Ferrante, est plus que passionnant. Mais c'est aussi un chef d'entreprise qui ne cache rien des difficultés rencontrées, et vous serez prévenu : il y a loin de la découverte à la publication d'un livre et encore plus s'il s'agit d'en faire un best seller. Mieux que cela si l'on peut dire : il n'y a pas de recette. Reste ces pages à dévorer sans retenue...

Dans le 18e arrondissement de Paris, entre la rue Simart et la rue Caulaincourt, l'histoire reconstituée d'une jeune adolescente, juive, née de parents immigrés de Pologne qui sera déportée vers Auschwitz d'où elle ne reviendra pas. L'auteur a découvert son existence parce qu'il habite à quelques immeubles dans le même quartier. Il va enquêter méthodiquement pour la faire revivre, elle et sa famille, et qu'elle ne soit pas qu'un nom sur une longue liste de victimes de la Shoah.

Dans ce livre de Jérôme Garcin, journaliste, critique littéraire, longtemps animateur du Masque et La Plume sur France Inter, il n'y a que de grands écrivains mais quelques uns d'entre eux ne sont pas forcément de grands hommes. Revenir sur ce qu'ont été les arts et les lettres au temps de l'Occupation, c'est dire sans détour les ambigüités, les compromissions, les lâchetés, le manque de conscience de certains auteurs fameux quand ce n'était pas le soutien à l'idéologie de l'occupant voire carrément un antisémitisme assumé. Se souvenir, exercer un droit d'inventaire reste plus que jamais nécessaire. L'actualité, nous rappelle sans cesse que les mauvaises pensées reviennent vite. Un livre à lire aussi pour redécouvrir des auteurs injustement oubliés et qui eux ne se sont jamais trompés dans leurs convictions et leurs engagements.

En 1928, Gaston Gallimard rachète et relance Détective, un hebdomadaire illustré à grand tirage, consacré aux crimes et aux faits divers. Il recrute Joseph Kessel, journaliste autant qu'écrivain, pour raconter une série d'affaires crapuleuses ayant Montmartre comme terre d'élection si l'on peut dire. La jaquette de l'ouvrage parle de terrae incognitae "à quelques stations de métro des salles de rédaction". Les escaliers de la butte n'inspirent pas que les chansonniers. Les ruelles sombres autour du Sacré Coeur drainent de drôles de pélerins lesquels vont inspirer autant de reportages surprenants et consacrer s'il en était besoin un grand écrivain. Figurent aussi dans cet ouvrage cinq courts récits, presque des nouvelles, rapportés successivement de la mer de Chine, d'Irlande, de Sibérie, des côtes américaines et enfin des terres de Judée. Dépaysement et souffle épique garantis.

L'actualité domine tout au long de cette sélection de l'année. Et permet aussi des rapprochements étonnants. Par exemple, entre Le Régent (Texto) de l'historien Alexandre Dupilet et Sursaut (Plon) de l'économiste Nicolas Baverez. Ces deux ouvrages décrivent une France en faillite. Plus de deux cents ans les séparent. Dans le premier, la pays se redressera avant de plonger, hélas, dans la révolution. Puisse le second ne pas nous annoncer un même destin... Les temps sont bousculés. D'autres ouvrages peuvent accompagner nos réflexions et nous livrer des perspectives plus réjouissantes. Dans tous les cas, il restera le plaisir de la lecture. Histoire, économie, littérature, voyages lointains, Brésil, Japon, cuisines exotiques, archives revisitées, tous ces auteurs nous font faire un sacré tour du monde, changement de perspective garanti quelque soit le sujet. A lire sans modération !

En 2022, c'est la fin progressive de La Lettre des Achats qui a inspiré les livres Achats Off puis ... les livres Off. Tout simplement. Après une première salve de titres inspirée par l'élection présidentielle et ses enjeux économiques, la sélection évolue. Le nombre d'ouvrages s'envole. Ils sont vingt. De l'histoire, de la géopolitique, des récits mais pas seulement. Les romans arrivent de plus en plus nombreux. Parmi eux, des polars aussi. Mais tous ces ouvrages nous relient à l'actualité.

Parmi les les livres qui ont marqué 2019 émergent entre autres Le piège américain (JC Lattès) qui raconte le calvaire d’un ex-dirigeant d’Alstom, pris dans les rets de la justice américaine, puis un des tous premiers ouvrages de référence sur l'intelligence artificielle, Quand la machine apprend (Odile Jacob) ou encore les avertissements d'un prix Nobel d'économie, Peuples, pouvoirs et profits (Les liens qui libèrent) sur les excès de la mondialisation. Douze mois écoulés, douze ouvrages à (re)découvrir.

La Fête du livre du Var est organisée par le Département du Var sous chapiteau place d’Armes à Toulon.

Quand il est encore et toujours question, au programme de notre sélection annuelle, d’économie, de géopolitique, de management, d’innovation, etc.

Le 4e livre de David Baverez. Un essai disruptif. Energie, sécurité et guerre, les trois mots clés de l'économie du monde à venir.

Les livres sélectionnés pour cette première sélection du Livres Off relèvent d'au moins trois catégories : littérature, essai ou récits personnels. Un principe de sélection qui ne demande qu'à être renouvelé. L'histoire le dira...

Un jour, un éditeur reçoit dans son bureau un auteur dont le manuscrit n'a pas été retenu. Le comité de lecture a tranché. Il le lui annonce. Le malheureux sort une arme et se tire une balle. C'est le point de départ de ce roman qui se veut une peinture féroce à la fois des milieux de l'édition, cette "république des lettres" impitoyable, mais aussi de tous ces apprentis écrivains qui veulent faire de leur vie un récit universel censé illuminer leurs futurs lecteurs. Hélas.... Comment les décourager ? En créant un club des "Auteurs Anonymes" sur le modèle de ceux pour alcooliques ou drogués pour les aider à renoncer à écrire comme d'autres à boire ou se piquer...